Tonte à l’arrêt ou tonte raisonnée, le temps du gazon ras partout, toute l’année, est révolu. Cette coupe rase est synonyme d’uniformisation et d’appauvrissement tant au niveau de la biodiversité que de l’esthétique. Partout où c’est possible, la flore spontanée est favorisée dans le respect de la nature pour offrir des ambiances variées et agréables aux visiteuses et visiteurs. Laisser le temps aux plantes (spontanées et semées) de fleurir permet aux insectes polinisateurs de se développer et permet également la présence de toute la chaine alimentaire comme les oiseaux et les chauves-souris.
La Ville de Namur a opté pour une pratique différenciée en fonction de l’utilisation de ses espaces verts par les citoyennes et citoyens. Par exemple, un lieu fréquemment utilisé comme espace de jeu pour les petits et les grands (là où on joue au ballon) sera tondu régulièrement tandis que des espaces où il n’y a pas de passage (les ronds-points, des lieux inaccessibles) pourront être laissé libres et moins fréquemment tondus. Entre les deux, il y a des endroits qui seront tondus tous les 15 jours ou tous les mois en fonction de la hauteur d’herbe désirée. Une pratique intéressante et qui permet de marquer la présence d’un entretien Une manière de signifier que les espaces verts ne sont pas laissés à l’abandon, est le passage d’une tonte fréquente en bordure sur 1,5m. La tonte régulière peut également tracer des chemins et délimiter différentes zones dans un grand espace enherbé, en particulier au pied des arbres.
Pour ce faire, tous les espaces verts du territoire communal sont classés en catégories en fonction de critères environnementaux, économiques et humains. Suivant leur position en centre-ville ou dans les villages, leur fréquentation régulière ou occasionnelle, leur utilisation comme lieu de détente, de jeu ou de passage, selon le choix d’un espace très soigné ou plus sauvage et en fonction de leur superficie, les fréquences de tontes sont adaptées et programmées.
Cette organisation différenciée des tontes répond aussi au besoin de supprimer l’utilisation des produits phytopharmaceutiques (interdits dans les espaces publics depuis le 1er juin 2019) tant pour l’environnement que pour la santé humaine. Le temps libéré par la tonte permet de se consacrer au désherbage des endroits qui doivent l’être comme les trottoirs et certains endroits (autrefois strictement entretenus grâce à la chimie) qui sont maintenant enherbés comme certains chemins. Ce passage à d’autres techniques de désherbage laisse la possibilité de voir apparaitre de la végétation spontanée entre les pavés. Il va falloir s’habituer à cette nouvelle façon de gérer l’espace public plus saine pour l’environnement et les habitantes et habitants.
Une autre manière de gérer les surfaces herbeuses est de faire appel à du bétail. L’éco pâturage est pratiqué sur des endroits en pente forte, difficilement accessible aux engins, comme à la Citadelle.
